Basil More-Chevalier : Ex Coach U14 à l'Olympique Lyonnais
Dans cette interview réservée à Formations Football, Basil More-Chevalier, ex Coach U14 à l'Olympique Lyonnais et aujourd’hui Coach Assistant des U19 à Hambourg SV, nous partage son expérience sur la gestion d'un groupe en centre de formation.
Qui est Basil More-Chevalier ?
Basil More-Chevalier ancien coach des U14 de l’Olympique Lyonnais, est aujourd’hui entraîneur adjoint des U19 au Hambourg SV. Ancien joueur de football, il poursuit une carrière au Canada, alliant études en psychologie et expériences d’entraîneur. Membre de la cellule méthodologique de l'OL, il développe des techniques de formation basées sur la cohésion d’équipe et les neurosciences pour optimiser la performance des jeunes joueurs en centre de formation.
Découvrez son profil et son avis d'expert sur l'optimisation de la performance des jeunes joueurs en centre de formation.
Interview de Basil More-Chevalier
Bonjour Basil, peux-tu nous parler de ton parcours et de ton rôle actuel ?
Basil More-Chevalier : "J’ai un parcours de footballeur initialement, plus centré dans la région rouennaise… Après une rétrogradation financière de mon club, j’ai joué en seniors dans les environs avant de partir au Canada. Là-bas, j’ai mené une maîtrise en psychologie, en parallèle d’un poste d’entraîneur adjoint d’une équipe universitaire. Au fil du temps, j’ai aussi travaillé avec les sélections régionales et au niveau de la performance et méthodologie en club, puis à l’Institut National du Sport avec les athlètes olympiques pour les JO de Tokyo. Aujourd’hui, je suis membre de la cellule méthodologique à l’OL, où nous travaillons sur une nouvelle périodisation intégrant les neurosciences."
Pour toi, quels sont les ingrédients clés pour créer une cohésion d’équipe ?
Basil More-Chevalier : "Avant tout, j’essaie de définir ce qu’on entend par cohésion. C’est, pour moi, la force générée par les liens entre les membres d’un groupe pour atteindre un objectif commun. Ces liens peuvent être de deux ordres : social ou opératoire. Le lien social, c’est la cohésion sociale, cette harmonie et solidarité autour de valeurs et de coopération. Et puis, il y a la cohésion opératoire, qui passe par une organisation spécifique pour être efficace ensemble, par exemple via un modèle de jeu tactique."
Comment est-ce que tu crées cette cohésion au quotidien ?
Basil More-Chevalier : "Pour la cohésion sociale, on crée un climat d’apprentissage optimal, où chaque joueur se sent en sécurité psychologique. Par exemple, on organise des activités d’équipe, des sorties ou des exercices de team building, où chacun doit être impliqué. On fait même des jeux où l’on met un joueur volontairement à l’écart pour montrer que s’il n’est pas intégré, cela ne fonctionne pas, comme sur le terrain. On sensibilise aussi les joueurs à l’importance des différences dans l’équipe et aux valeurs communes qu’ils définissent eux-mêmes."
Quels sont les types de conflits que l’on retrouve le plus souvent en centre de formation, et comment les gères-tu ?
Basil More-Chevalier : "Un conflit peut arriver entre n’importe quelles personnes, du moment qu’il y a un lien entre elles : conflit entre joueurs, staff, parents... Personnellement, je m’occupe plutôt des conflits entre les joueurs. Ceux-ci viennent souvent d’une communication inefficace, ou d’une différence de personnalité, où chacun n’arrive pas à reconnaître ou apprécier les forces des autres. Ensuite, il y a les conflits liés à la compétition, à la concurrence et à la pression. Ce qui est important, c’est d’avoir un cadre clair pour que tout le monde comprenne le rôle de chacun et d’accepter les différences."
Aujourd’hui, comment le fossé générationnel se ressent-il dans le centre de formation, et comment le gères-tu ?
Basil More-Chevalier : "Pour moi, ce fossé générationnel s’explique par les découvertes récentes en neurosciences, qui influencent la manière dont on apprend et enseigne. Plutôt que de remplir le cerveau du joueur avec de l’information, on crée un environnement favorable pour que les compétences émergent d’elles-mêmes, comme en imposant des contraintes. Cela responsabilise le joueur. Pour réduire ce fossé, j’essaie aussi de valoriser le dialogue et d’adapter notre vocabulaire sans toutefois ‘parler comme eux’ pour les emmener là où ils doivent aller."
La causerie est un moment clé pour un coach. Comment la structures-tu et quels sont les types de langage que tu utilises pour impacter ton groupe ?
Basil More-Chevalier : "Pour moi, la causerie repose sur trois types de connaissances : déclarative, procédurale et situationnelle. En fonction de l’objectif du match, je choisis entre un ton autonome, participatif ou orienté. J’utilise aussi cinq types de langage : un langage de jugement (positif ou négatif), un langage inspirant, un langage spécifique (plutôt pour les attentes tactiques), un langage émotionnellement engageant pour créer un pic d’émotion, et enfin un langage adapté au niveau de compétence des joueurs. Tout dépend du contexte !"
Quels conseils donnerais-tu aux jeunes qui rêvent de devenir joueur professionnel ?
Basil More-Chevalier : "Devenir joueur pro, c’est atteindre le niveau pour pouvoir jouer dans le monde professionnel, donc c’est avant tout une question de préparation technique, tactique, physique et mentale. Le but est de travailler tous ces aspects pour être prêt le jour où une opportunité se présente.On parle souvent de travail, mais pour les jeunes, jouer doit rester un plaisir. C’est en jouant encore et encore que l’on progresse."
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