Breel Embolo, le colosse suisse
Monaco réalise une bonne saison et pointe à la cinquième position avec 33 points en 17 matchs. Soit presque 2 points par match, “un rythme de champion” comme on a l’habitude de dire. Sauf, que cette année, ce sont cinq équipes à être à plus de deux points par match. La place sur le podium n’est pas encore gagnée, mais avec une telle armada offensive, le club peut espérer accrocher le podium. Et parmi tous les attaquants de haut niveau que comporte l’effectif, nous allons vous parler de Breel Embolo, pas le joueur le plus connu, il est pourtant le meilleur buteur du club en championnat cette saison.
Qui est Breel Embolo ?
Breel Embolo est un joueur de football né à Yaoundé (Camerou) le 14 février 1997, le jour de la Saint-Valentin. Ses parents se séparent quand il a 3 ans. Très proche de sa mère et de son frère, il tombe très jeune dans la marmite football, et passe beaucoup de temps avec ses copains à taper dans le ballon.
À l'âge de 8 ans, sa mère lui annonce que la famille va quitter le Cameroun “pour aller en Europe et avoir une vie meilleure”. Ce fut un choc pour le jeune enfant, il mit quelque temps à s’en remettre.
Après une courte escale à Paris, la famille Embolo s’installe à Bâle, en Suisse, dans la ville du beau-père de Breel.
Les débuts de Breel Embolo
Malgré les déménagements, le jeune Embolo n’a pas lâché son ballon et tape dans l’œil des observateurs locaux. Il commence son aventure en club au FC Nordstrem, dans les environs de Bâle.
Il fait son premier essai avec le grand FC Bâle à l'âge de 10 ans, mais il n’est pas retenu. Il s’est forgé une forte détermination très jeune. Comme le témoigne sa maman, Germaine :
“Il était déjà très décidé à vouloir devenir un joueur de foot professionnel, et il était toujours à l’écoute de conseils. On a fait de notre mieux pour qu’il soit le plus heureux et soutenu en permanence par le cercle familial. On ne vient pas d’une famille aisée. On a dû se battre pour avancer dans la vie et mon fils a toujours eu cette envie, même enfant, même étant adolescent, de faire tout ce qu’il pouvait pour nous apporter un avenir meilleur"
L’année suivante, il retente sa chance. Cette fois, il est retenu dans l’effectif du meilleur club suisse.
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Ses débuts professionnels au FC Bâle
Il élève son niveau de jeu, et enchaîne les bonnes performances dans toutes les catégories de jeunes du FC Bâle. Durant l’année 2013, à l'âge de 16 ans et 3 semaines, il signe son premier contrat professionnel.
Il est incontournable dans les équipes de M18 et M21 du club. Murat Yakin, actuel sélectionneur de la Suisse, était l'entraîneur principal du FC Bâle à cette époque :
“Breel, c’était déjà un phénomène lorsqu’il avait 16 ans, et le fait de le faire monter en équipe senior était logique vu ce qu’il faisait en équipes de jeunes"
En 2013, Breel Embolo devient le plus jeune joueur du club à marquer en ligue suisse et en coupe d’Europe avec un but contre le club bulgare de Ludogorets. Il est désigné meilleur jeune du club dès sa première année.
Les deux saisons suivantes sont pleines. Breel a gagné sa place de titulaire avec plus de 40 matchs par saison. Durant la saison 2014 - 2015, le FC Bâle réalise une belle performance et réussit à faire son trou en sortant de leur poule de Ligue des Champions dans un groupe relevé avec le Real Madrid, FC Liverpool. C’est principalement avec les confrontations direct contre Liverpool qu’ils réussissent l’exploit : victoire 1-0 à domicile et match nul 1-1 à Antfield.
La période Bundesliga de Breel Embolo
Après 3 titres de champions de Suisse, et de bonnes performances sur la scène européenne,
Breel Embolo attise alors la convoitise de plusieurs gros clubs. Après le refus d’une première offre de 27 millions d’euros en janvier 2016, le club laissera partir Embolo à la fin de la saison vers Schalke 04 pour 22 millions d’euros : le plus gros transfert de l’histoire pour un jeune Suisse de moins de 20 ans.
Il passe 3 saisons dans le club de la Ruhr avec un bilan plutôt mitigé de 18 buts en 48 matchs. Il est ensuite transféré au Borussia M’Gladbach qui joue plutôt le haut du tableau.
Il deviendra rapidement incontournable sur le front de l’attaque. Associé à Marcus Thuram dès 2020, Mönchengladbach profite de cette paire d’attaquant très physique pour obtenir de bons résultats.
"Breel a été l’un des éléments qui nous a aidé à disputer la ligue des champions. C'est un gars qui a toujours tout donné pour l’équipe. Malgré son départ l’été dernier, il reste l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du club. Son nom est encore sur toutes les lèvres, car il a toujours été un joueur qui mouillait le maillot", a déclaré Marcus Thuram
Son arrivée en France à l’AS Monaco
Après six saisons en Allemagne, et dans l’anonymat de l’actualité transfert, Breel pose ses valises sur le Rocher. Avec la présence de Kevin Volland, Wissam Ben Yedder, Takumi Minamino, Myron Boadu, Krepin Diatta, tous les observateurs se disent que le suisse va garnir le banc monégasque.
C’est un peu le défaut de la France qui regarde moins le championnat allemand. Breel s’impose rapidement en tant que titulaire des rouges et blancs.
Philippe Clément, le technicien belge, s’appuie sur le colosse à la pointe de l’attaque. Servi par Kevin Volland ou Aleksandr Golovin, Breel est déjà à 8 buts sur cette demi saison et 4 passes décisives.
Carrière internationale de Breel dans l’équipe de la Nati
À l’age de 17 ans, juste après la qualification en huitième de ligue des champions aux dépens de Liverpool, Breel a appris des autorités suisses que son passeport lui a été délivré. Courtisé par l'entraîneur du Cameroun, Volker Finke, il a pourtant choisi de défendre les couleurs suisses après un entretien avec Vladimir Petkovic, sélectionneur de l’époque.
Il est rapidement devenu un des chouchous de la “Nati”. Sa première sélection, il l’obtient en 2015 contre les États-Unis. Son premier but a eu lieu contre San Marin dans les qualifications pour l’Euro 2016 lors de la large victoire 7-0.
À l’image de sa carrière en club, il marque peu en sélection les premières années. Mais il semble aussi être plus réaliste ces derniers mois, puisqu'il a marqué 4 buts en sélection sur ses 7 derniers matchs.
Ses performances ont été remarquées lors du dernier Mondial. Une des images forte du mondial est le moment où Embolo marque contre son pays de naissance, le Cameroun.Il a d’abord célébré mécaniquement son but avant de se raviser et de rester impassible par respect et amour pour le Cameroun.
Il faut savoir qu’il a créé la “Breel Embolo Fondation” qui aide les jeunes en difficultés par le sport et l’éducation. Le joueur s'investit aussi pour la cause des réfugiés et des migrants en Suisse :
"Je ne pourrai jamais oublier d’où je viens. Je suis suisse et africain, et cette double identité est un énorme motif de fierté, à jamais."
Le style de jeu de Breel Embolo
Breel Embolo est un joueur athlétique avec un sacré gabarit. À 25 ans, il mesure 1,87 m pour 88 kg. Forcément, c’est un joueur qui pèse sur les défenses et qui joue en pivot afin de faire remonter tout le bloc équipe. Il monopolise les défenseurs pour libérer des espaces aux ailiers de percussion que sont Golovin, Diatta ou les latéraux Caio Henrique et Vanderson.
Il est aussi très rapide et doué dans les contre-attaques. Il a une bonne lecture du jeu qui lui permet de faire les bons appels en profondeur quand c’est nécessaire. Il est rapide, principalement sur les premiers mètres, ce qui le rend assez efficace dans les dribbles un contre un.
L’attaquant suisse n’a pas toujours été aussi puissant. Durant sa carrière en Allemagne, il a connu plusieurs blessures qui l’ont obligé à prendre du volume et des muscles. Il a évolué en même temps que son physique pour exploiter ses nouvelles qualités:
“Les duels, ils nous servent pour réclamer le ballon, permettre à l'équipe de remonter pour enchaîner à une équipe".
Ce n’est pas forcément lui qui cherche les duels, il est actuellement le 3° joueur le plus sujet aux fautes adverses :
"La vérité, personne ne me croit, mais je cherche le moins possible le duel, sourit-il. Mais c'est naturel avec mon gabarit. Les défenseurs aiment bien rendre ces duels un peu personnels, mais j'essaie au contraire de fuir ça".
Mentalement, aussi, c’est un joueur solide. Comme le souligne son ancien entraîneur à Bâle et actuel sélectionneur en Suisse :
"Au-delà de son talent naturel et de son éthique de travail, […], il a une faim de réussir qui lui permet de passer toutes les barrières que la vie a mises devant lui avec brio, souligne Murat Yakin. C’est un peu comme un fils pour moi. Je suis tellement fier de lui !".
Ses premières saisons, tout le monde avait beaucoup d’attentes à son sujet. Sauf que pour un jeune de 19 ans, c’est compliqué d’arriver dans l’équipe de Huntelaar ou Choupo-Moting. Surtout avec les blessures qui ont freiné sa progression. Même s’il a toujours beaucoup apporté à l’équipe, sa finition faisait défaut. Il semblerait que Breel réussit à inverser la tendance à Monaco et devient de plus en plus efficace.
Place à la deuxième partie de saison où Monaco nous a habitués à des finish en trombe les 2 dernières saisons, on verra peut-être la saison de la maturité pour l’attaquant suisse de l’As Monaco.