Comprendre et négocier « la prime à la signature » ?
En pleine période de mercato, on en entend parler tous les jours : la fameuse « prime à la signature ». Au départ réservée aux joueurs en fin de contrat, elle fait aujourd’hui partie intégrante d’un transfert. Tous les joueurs qui s’engagent pour un club sont susceptibles de toucher cette prime, il leur suffit d’avoir un agent sportif doué en matière de négociation. Certaines sommes sont même parfois astronomiques.
Alors, comment bien négocier la prime à la signature de votre joueur ? Cet article fait le point sur la prime à la signature, variante d’un contrat de footballeur professionnel, qui peut parfois avoir autant d’importance que le salaire lui-même.
Le joueur en fin de contrat
C’est le cas le plus simple pour un agent de joueurs de football. Son joueur est en fin de contrat, il est libre de s’engager avec le club de son choix, sans que ce dernier n’ait à payer d’indemnités de transfert. Sans cette charge à supporter, le club acheteur possède une marge de manœuvre qui permet à l’agent sportif de négocier une prime à la signature plus élevée.
Concrètement, cette prime est une somme brute, imposable qui apparaît sur la fiche de paye du mois où elle est versée. « Dans ce genre de cas, les dirigeants savent que le montant de la prime à la signature va vite entrer en considération dans la discussion, explique un agent sportif licencié en France depuis plusieurs années. Et nous, on sait qu’on peut se permettre de taper haut puisque le club n’a pas à payer le transfert du joueur ».
Selon les cas, les clubs peuvent s’arranger avec le joueur pour la verser en plusieurs fois. Ou optent pour un “arrangement” avec l’agent du joueur : la prime au joueur d’abord, la commission pour l’agent sportif plus tard, en échange de bons procédés. « Un ou deux clubs ont déjà essayé de me proposer ce type d’arrangement, poursuit notre agent de footballeur qui préfère conserver l’anonymat. En change d’ un délai pour le versement de la commission, ils m’ont promis de bonnes relations avec eux, en clair de pouvoir placer plusieurs joueurs par la suite. Je n’ai jamais accepté, je tiens à mon intégrité ».
La prime en complément de salaire annuel
Pour les joueurs qui ne sont pas en fin de contrat, la prime à la signature n’est pas pour autant oubliée. Aujourd’hui, on estime qu’accepter de jouer dans un club peut être (doit être) récompensé par quelques milliers d’euros.
La aussi, il existe plusieurs façons de l’honorer. Certains clubs préfèrent réduire la proposition salariale pour alléger ses charges mensuelles et ajouter une prime à la signature en complément, qui peut être versée à divers moments de l’année. C’est un procédé assez fréquent.
A Lille par exemple, lorsque l’Ivoirien Salomon Kalou arrive de Chelsea en juin 2012, il est libre de tout contrat. Le club nordiste ne pouvant s’aligner sur le type de salaires proposés en Angleterre, propose au joueur une prime de plus d’un million d’euros par an, versée chaque année début septembre. Avec un salaire estimé à 3 millions par an, Kalou touchait donc un total de 4 millions, soit une charge annuelle d’environ 6,8 millions d’euros pour le club lillois.
Autre exemple: Cristiano Ronaldo aurait touché 10 millions d’euros en arrivant au Real Madrid en 2009 alors que le club espagnol avait déjà payé à Manchester United une indemnité de transfert de 94 millions d’euros pour sa venue…
Quel pourcentage pour l’agent sportif ?
La prime à la signature fait partie du montant total du transfert, salaires, commissions et frais administratifs inclus. Le pourcentage qui revient à l’agent de footballeurs est donc négocié en amont avec le joueur. En France, il est plafonné à 10% du montant annuel du salaire du joueur, prime à la signature incluse. Cette règle est valable uniquement en France.
L’article 20 du règlement des agents de joueurs édités par la FIFA, dispose que :
- La rémunération d’un agent de joueurs mandaté par un joueur sera fonction du salaire de base brut annuel du joueur stipulé dans le contrat de travail, y compris la prime à la signature négociée par l’agent. Elle sera calculée hors prestations supplémentaires telles que voiture et logement de fonction, primes de matches et/ou toute autre prime et avantage non garantis.
- L’agent de joueurs et le joueur déterminent à l’avance, d’un commun accord, la rémunération forfaitaire, qui peut consister en un paiement unique au début de la période de validité du contrat de travail négocié par l’agent pour le joueur ou en un décompte annuel à chaque fin d’année contractuelle.