Les coups de pied arrêtés offensifs : Un détail devenu primordial
L’AS Monaco, actuel 5ème de Ligue 1, est une formation qui prête une grande attention aux coups de pied arrêtés et c’est Philippe Clément (entraîneur ASM) qui en parle le mieux, dans les colonnes du Figaro suite à la victoire de l’AS Monaco face à l’Olympique Lyonnais 2-1 le 11 Septembre dernier, grâce à deux buts sur coups de pied arrêtés. Il parlait de ces situations « (en parlant des coups de pied arrêtés) Comme l’une de nos armes fatales j’espère (…) on travaille ça très fort ».
Un simple chiffre édifiant la force de l’AS Monaco sur ces situations : L’AS Monaco a marqué 7 de ses 12 derniers buts en Ligue 1 sur coup de pied arrêté.
La réussite sur ces situations est causée par plusieurs facteurs
Premièrement, des joueurs de taille présents dans les duels, au premier rang duquel se trouve Axel Disasi (France, 1998) qui réalise un grand début de saison.
C’est simple, 8 duels aériens sur 10 sont remportés par le défenseur français. Un grand nombre sont disputés à son poste sur des situations défensives, mais cette statistique n’est pas anodine et témoigne également de sa présence offensive.
Son mètre 90 l’aide à prendre l’avantage et il est la cible prioritaire des frappeurs.
Systématiquement, Axel Disasi est recherché sur ces phases arrêtées (coup-franc ou corner). Il peut être trouvé à l’arrêt excentré pour remiser, ou lancé dans le dos des défenseurs adverses.
Autre facteur causant la réussite sur ces phases, ce sont des tireurs de qualité en la personne de Aleksandr Golovin et de Caïo Henrique. L’un droitier, l’autre gaucher, ils cumulent à eux deux 5 passes décisives en 7 matchs de Ligue 1 et multiplient de semaine en semaine les combinaisons.
La combinaison la plus souvent utilisée et dont l’Olympique Lyonnais a souffert récemment, c’est la dite « double feinte » où Caio Henrique feinte une première fois, créant le mouvement initial de la défense adverse qui recule, puis Aleksandr Golovin feinte une seconde fois, la défense étant perdue entre se replacer ou reculer : c’est à ce moment que Caio Henrique envoi un centre souvent fuyant au point de penalty. La qualité de son pied, mêlée aux combinaisons ingénieuses des hommes du Rocher rendent ces situations complexes à défendre.
De la taille, des tireurs top niveau, cela ne fait pas nécessairement l’affaire lorsque l’on veut marquer sur phase arrêtée. Il faut mettre tout cela en concordance pour que les timings soient parfaits : c’est l’apparition de la combinaison.
En effet, la relation frappeur/receveur est travaillé largement à l'entraînement ce qui permet d’augmenter sa probabilité de toucher le receveur lors des matchs. Tout cela est huilé par des automatismes qui sont censés rendre naturelle la combinaison.
Et à l’AS Monaco, une principale combinaison est travaillée depuis la pré-saison et continue d’être utilisée match après match, causant du danger à absolument tous les adversaires rencontrés.
Décryptage de ce mouvement qui paraît simple mais qui demande beaucoup en terme d’intelligence de déplacement et de prise d’information :
Quoi qu’on en dise, les coups de pied arrêtés offensifs et notamment les coup francs constituent aujourd'hui un gain marginal énorme et ont une influence directe sur les résultats des matchs : l’AS Monaco l’a compris.
Le football d'aujourd’hui diversifie les formes d’attaque et les coup de pieds arrêtés sortent de l’ordre du détail : ils prennent une importance fondamentale.
C’est aux formations et aux coachs de prendre en main ces phases qui, au final, peuvent faire la différence.
Sources : Opta / InStat
Article rédigé par @PenseTonFoot